Le Pato Argentin
Dans la pampa Argentine, les chevaux sont comme
des fleurs dans un jardin... Utilisé
pour rassembler les bêtes, les conduire au couloir de soins, attraper
les jeunes veaux pour les châtrer, ou lors du marquage, le cheval
est l'outil indispensable de la pampa. Infatigable, très fidèle
a son gaucho (ouvriers d'élevage), il forme un couple parfait
avec son cavalier et fait partie du paysage argentin. En Argentine, la conduite du cheval est très
différente de la France. Le cavalier saisit les rennes, ensembles
dans une seule main et dans l'autre, il tient le fouet (rebenque ou guacha).
La selle, recouverte d'une peau d'agneau épaisse, est un véritable
fauteuil. Il faut s'imaginer que le gaucho passe au moins 6 a 8 heures
par jour sur son cheval et il peut lui arriver de dormir à la
belle étoile au moment des déplacements du troupeau. Il
enlève alors sa selle, la pose au sol à plat et déroule
la peau d'agneau très laineuse pour la transformer en un lit douillet
extrêmement confortable. Ces pionniers avaient une réputation d'hommes
rustiques, peu embarrassés de sensiblerie. C'est en partie vrai,
au regard de certaines pratiques barbares auxquelles s'adonnaient les
gauchos. Ils furent les premiers à jouer au Pato, sport purement
argentin dont le nom signifie "canard". Autrefois, le jeu opposait
deux équipes de cavaliers dont deux joueurs, un de chaque équipe,
devaient tirer sur les poignées d'un sac en cuir contenant un
canard jusqu'à ce que l'un d'eux lâche prise. L'équipe
du gagnant devait alors partir au galop, poursuivie par l'équipe
adverse cherchant à reprendre le Pato. Le sport étant dangereux,
il fut interdit en 1882. Il fut toutefois relancé
dans les années 1930 avec de nouvelles règles : dans la
nouvelle formule, deux équipes de quatre cavaliers doivent tenter
de lancer le Pato, ballon de cuir à six poignées, dans
le panier de l'adversaire, à l'autre bout d'un grand terrain.