PARLONS PEU, PARLONS BIEN :


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Pendant que je suis bien au chaud chez moi,
Quelque part une crevette a le cœur plein d'effroi.

Pendant que je regarde la télé,
Quelque part on entend le cri d'une crevette blessée.

(Si si, les crevettes crient ! D'ailleurs elles se cabrent et elles dansent aussi !)

Pendant que je prends un bain bien chaud,
Quelque part une crevette part au couteau.

Pendant que je prends un bon dîner,
Quelque part une crevette est en train d'agoniser.

Pendant que je m'endors,
Quelque part un crustacé est mort.

Voici l'histoire de Garry, une crevette merveilleuse qui est morte dans l'innocence (Si on oublie son côté cannibale...):

J'étais dans mon bocal (parce que oui, Garry est une crevette domestique...), j'étais heureux. Mais "ils"sont venus. Moi, innocent, j'ai passé la tête par dessus le rebord de mon bocal et j'ai poussé un joyeux hennissement (Tout le monde sait que les crevettes hennissent x) ) en voyant tant de monde venir me dire bonjour. Et là, je "les" ai vus. Puis j'ai entendu ces mots que je n'ai pas compris: "on ne peut pas avoir autant de crevettes, il faut bien se débarrasser de ceux qui ne nous sont pas indispensables. Or, Garry flotte un peu à la surface depuis quelques temps." Garry, c'est moi. C'était moi. "Ils" m'ont emmené dans un sac en plastique que je ne connaissais pas. Dedans, il y avait aussi Molly, une langouste qui s'était blessée à la pince la semaine dernière. On a fait un voyage assez long dans un camion frigorifique (Ne JAMAIS briser la chaine du froid!) puis "ils" nous ont fait descendre dans un bassin. Ça sentait bizarre. Le sang, la mort, le krill... Il y avait déjà une dizaine de crustacés (et de mollusques !) qui ont henni en nous voyant. Mais ce n'était pas un hennissement que je connaissais. C'était un hennissement de peur, de douleur, de détresse. Et là, j'ai commencé à ressentir la Peur. J'ai fait la connaissance du bigorneau qui était à coté de moi. C'était Jean-Pierre. Il avait une blessure qui s'infectait peu à peu à la coquille et il en est mort. Alors Molly, dans un grand moment de générosité, l'a mangé.... On avait tellement faim et son corps commençait à sentir... J'ai un peu aidé Molly à finir ce qu'il restait de Jean-Pierre... Un couloir est apparu devant nous, j'étais obligé d'avancer dans d'interminables couloirs hantés par le sang, la peur, la Mort (Et par des fantômes! Oo ). J'ai entendu un crustacé hennir, j'ai reconnu Molly. Ma petite Molly si courageuse. Puis on est arrivé dans un grande salle avec un plancher en fer. Puis, "ils" ont fermé la porte et nous on laissé là. Pas à boire, pas à manger (En même temps, comme ils ont mangé Jean-Pierre, ils n'ont plus trop faim...). Puis, un jour, "ils" sont venus me chercher. Ensuite, je suis entré dans une salle où l'odeur, l'ambiance, m'ont fait paniquer. Je me suis cabré (OUI les crevettes peuvent se cabrer, elles peuvent même danser... Mais ça c'est une autre histoire), je me suis pris un coup de gourdin dans les pattes. Puis, "il" est entré. J'ai senti quelque chose entrer dans ma gorge. J'ai eu mal. Je me suis senti faible. Je me suis couché. Ou plutôt, je suis tombé. Et j'ai su. J'ai eu mal au cœur. J'ai fermé les yeux. Noir......

Garry est mort. Il a rejoint le paradis des crustacés (et des mollusques...) où il a retrouvé Molly et Jean-Pierre.

Cette histoire ne possède AUCUNE exagération (ou du moins autant que dans l'histoire d'Ange et de tous ses copains). Tous les jours, des centaines de milliers de crevettes subissent ça. Alors, si vous avez un cœur, même de pierre, réagissez.

Dites non à la crevettophagie...

                   ~~~*~~~

Je m'appelais Steeve, je n'avais que 6 jours et demi (une crevette, ça reste moins longtemps un bébé crevette...), lorsque l'éleveur vint me chercher au petit matin, mon frère dormait encore (Son frère c'est Garry et c'est un fainéant ! :3 ).Il me passa un licol miniature, et m'emmena, je pensais qu'on allait se promener alors je me laissai faire. Il m'emmena vers un énorme sac en plastique dans lequel il y avait d'autres crevettes. Ils hennissaient tous plus forts les uns que les autres (Je l'ai dit, et je le répète, les crevettes hennissent! De même qu'elles se cabrent et dansent ! Mais encore une fois, je m'égare...). J'entendis tout à coup le hennissement de mon frère, je voulus le rejoindre, mais l'homme m'en empêcha, il me tenait, et je tirai de toutes mes forces pour rejoindre Garry. On m'obligea à coup de brindille à monter. Garry, pourquoi tu m'as laissé partir, pourquoi tu ne m'as pas sauvé, pourquoi, pourquoi ? Je restai silencieux durant tout le voyage. Il dura plus de 20 heures, on devait rester debout, je commençais à avoir soif et faim (en plus il n'y avait aucun bigorneau disponible...). On nous débarqua dans un immense hangar humide et sombre, j'en fut ravi (les crevettes adorent l'humidité !). Je fus le premier à sortir. On m'attacha plus loin, et je pus voir, avec des yeux de 6 jours (et demi !), la mort. Plusieurs cadavres de crevettes et de bébés crevettes étaient sortis, puis étendus devant moi, devant mes yeux. On me tira de force dans un couloir. Et puis tout d'un coup, quelque chose me tomba dessus, je n'eus pas le temps de regarder, mais je pus sentir un liquide chaud, qui coulait sur mes pattes...du sang !! et je compris l'incompréhensible... J'étais en train de mourir, et mes dernières pensées furent pour mon frère, lui qui aujourd'hui était si loin de moi. A toi Garry, toi que j'aime, toi qui auras su me rendre heureux pendant un court instant de ma pauvre vie...

Encore une fois, cette histoire ne possède AUCUNE exagération, vous pouvez donc la coller partout PARTOUT... Tout en respectant mes droits d'auteurs... :3