On connait tous quelqu’un qui a de trop de bonté qui a trop de bonté qui a trop de bonté
Et pourtant je ne sais pas est-ce que c'est nous qui sommes devenus des
baltringues/ ou bien est-ce que c'est le monde qui part en vrille ?
Parfois je me dis qu'on nous a tellement habitués au goût de la culpabilité / qu'on est devenus / incapables d'y voir clair
Par exemple / moi / pendant longtemps je me suis acharné à me ranger
dans une boîte / à avoir une vie normale / sans accrocs / sans risques /
sans drames
Avoir un métier normal / un salaire normal / des sentiments normaux / une femme normale / une mort normale / etc.
Mais j'ai pas pu / c'était trop pour moi / j'étais pas assez endurant
Encore les mêmes larmes
Et moi je me surprends à les faire tomber sur la cigarette qui diffuse
Je passe mon temps à pleurer n'importe quand
Pleurer dans mon lit, pleurer sur les chiottes, pleurer sous la douche
Mais surtout pas devant les autres, non, ce serait être salaud
Y'a que les écrivains qui savent rendre ça beau
Et puis tes coups de sang, tiens
On pourrait en parler aussi
Quand tu sors les crocs
Sans crier gare
Pour un rien
Et contre n'importe qui
Je me suis mis à déconner complètement...
Y a quelque chose qui a sauté là-dedans, je sais pas…
Je pense que c'est parce qu'inconsciemment… j'ai eu l'impression de perdre le contrôle…
De perdre le contrôle sur toutes les choses dans lesquelles j'étais impliqué… sur tous les éléments de ma vie…
Ça m'a plongé dans un état de colère… absolument indescriptible… c'était… insoutenable…
C'est comme être enfermé dans une boîte sans lumière… dans laquelle le
temps s'arrête… C'est comme être dans les limbes en fait…
Tu peux plus aller en avant, plus aller en arrière… tu peux plus aller
dans aucune direction… t'es complètement bloqué… à l'arrêt, en panne…
t'as les pieds dans le ciment…
Je me suis senti comme un requin-tigre…
Vous savez que les requins quand ils avancent plus, ils crèvent ?…
Et le requin-tigre, c'est le plus agressif…
Quand il est immobilisé, il défonce tout ce qui passe…
Une tête de déporté, dans ma bouche comme un gout de sang
Et des murs sales autour de moi, j'ai l'impression d'être en hp,
J'me fais cogner par mes regrets, ma
Santé mentale me fait des doigts il faut qu'je sorte de dégrisement
Que j'récupère ma vie d'avant, mais à quoi bon prendre un ticket
Si c'est pour s'faire crosser par des connards sans âme et sans valeurs, à quoi bon se forcer à tricher ?
Ça va t'faire tout drôle le soir où les choses que tu pensais avoir enfouies
Te feront savoir qu'en fait, elles étaient là, juste là, planquées sous le tapis
Elles sortent une main puis t'plantent une seringue dans le pied
Avant de disparaître
Et alors là ça t'prend à la gorge, comme des odeurs d’ammoniac
Ça t'colle des sueurs froides, t'as les dents qui claquent
Mais non, j'me calme pas ! J'me calme pas, il sait pas c'que c'est lui !
Il sait pas c'que sait que d'être un crevard
D'être mal-foutu, d'être une crasse, un pantin
D'être le terrain où le bien et le mal s'affrontent
Il sait pas c'que c'est !
J'veux pas vieillir blasé, à 50 piges passées, l'envie d'claquer
Alors j'lâcherai mes derniers flows jusqu'à finir déshydraté
Et si l'envie d'tout foutre en l'air se pointe dis lui d'rappeler
Si jamais la vitre explose j'rapperai même sous une pluie d'acier
J'finirai d'écrire en m'entaillant les veines sur une vitre cassée
Si la mort frappe à ma porte me dit ''T'es dans mes ptits papiers"
Dis lui d'revenir après, dis lui d'jarter, dis lui d'venir backer
Ou laisse moi lui dire "Ferme ta gueule, j'ai pas fini d'rapper
J'partirai jamais en laissant l'histoire inachevée"
J'suis une sale bête, une bouteille de gaz dans une cheminée
Et j'vais finir par te sauter au visage si tu t'approches trop
Comme ça a fait avec les autres
Mais tu sais pas d'quoi tu parles
J'ai essayé ça sert à rien on change pas, on change jamais
Et quand bien même de toute façon ici y'a pas de deuxième chance
On efface pas les ardoises
Me dit pas qu't'es pas au courant, qu't'as pas vu ?
C'est imprimé partout dans les journaux
Sur les écrans, dans le regard des gens
C'est même écrit en grand sur les immeubles, la nuit
Quand les gens biens comme toi sont endormis
C'est marqué en rouge :
Tu nais comme ça, tu vis comme ça, tu canes comme ça
Seul à poil face à ton reflet avec ton dégoût de toi même
Ta culpabilité et ton désespoir comme seul témoin
Non crois moi, tu veux vraiment pas qu'j'aille plus loin
Parce qu'au mieux ça t’empêchera de dormir
Et au pire ça t'donnera envie de m'cracher à la gueule
Et pourtant vous voyez
Ça fait maintenant presque 6 mois que je dors à peine
Que je peux ne rien bouffer pendant deux jours
Sans même m’en apercevoir
Et quand je me regarde dans le miroir j’y vois un mec bizarre
Pâle, translucide, tellement livide
A faire sourire un génocide
Docteur, je rigole pas
Il faut que vous fassiez quelque chose pour moi
N’importe quoi
Prenez un marteau et pétez-moi les doigts je sais pas
Parce que là je peux vraiment plus
Je peux plus sortir dans la rue
Je peux plus mettre les pieds dans des bureaux
De toute façon je suis devenu incapable de prendre le métro
Ça pue la mort, ça pue la pisse
Ça me rend claustro et agressif
Parfois j’ai juste envie de hurler :
« T’approches pas de moi ! Me touches pas ! »
Docteur, il me faut un truc
N’importe quoi
Sinon je vais craquer
So what if I'm crazier than crazy?
So what if I'm sicker than sick?
So what if I'm out of control?
Maybe that's what I like about it
Trop longtemps qu'j'me dégoûte
Fallait bien qu't'en payes le prix
Et, ce soir, j'viens boucler la boucle
J'envoie tout s'faire foutre, et qui m'aime me fuit
J'veux plus jamais t'entraîner avec moi quand j'plonge
T'aurais mérité de meilleurs mensonges
Jvais arrêter de fumer, à cause de la nicotine
Arrêter d'baiser, à cause de ma ptite copine
Arrêter de boire, pour ne plus être ivre
Ah ouais, j'ai aussi comme projet d'arrêter d'vivre
-
Arrêter l'rap, arrêter d'tiser
En fait j'ai juste envie d'arrêter d'respirer
Qu'est-ce que j'ai fait de ma potence
Je voulais m'pendre à ton cou
Quitte à plus respirer du tout
J'm'en balance
De la primaire au lycée, déprimé, je me sentais prisonnier
Parce que les professeurs voulaient toujours me noter
Pourtant, j'aimais les cours, j'étais différent
De tous ceux qui me disaient "Soit tu subis, soit tu mets les coups"